21 juillet 2011

Greffe osseuse au pays des bisounours!


Je croyais que je ne le trouverai jamais, ce pays des bisounours!

Je l'avais vu à la télé, je l'avais vu dans des écrits de mamans sur des forums, mais moi je n'y avais jamais été.

Moi quand j'emmenais mon lardon à l'hôpital, j'étais plutôt dans le cauchemar d'Alice, à la poursuite du chapelier fou...

Mais ce 21 juin 2011, j'ai poussé la porte du pays des merveilles, illustré plutôt dans les couloirs du service de chirurgie maxilio faciale par les beaux textes et images du petit prince partout sur les murs.

Au pays des bisounours, la chambre de Cédric s'appelait "aviateur". Dans ce pays merveilleux, on nous avait fait visiter le service, les chambres, les salles de soins, de jeux, et tout expliqué dans les moindre détails avant l'hospitalisation.
Dans ce pays magique, les infirmières ne courraient pas dans tous les sens. Elles étaient suffisamment nombreuses pour ne pas être agressives ni exténuées. Elles nous souriaient quand nous passions, appelaient les patients par leurs prénoms, avaient toujours un mot gentil, une petite blague pour faire sourire les petits.
Du service administratif aux employées qui vidaient les poubelles, tout le monde était gentil, tout le monde souriait, tout le monde prenait le temps de parler tout en faisant son travail avec efficacité.
A bisounoursland, la chambre aviateur était la plus belle chambre du service. Nichée dans l'angle du bâtiment, elle bénéficiait de 4 grandes fenêtres qui offraient une belle luminosité, de l'espace pour ne pas se sentir enfermé. Une télé avec son lecteur DVD. Une commode pour ranger ses affaires. Un frigo dans la table de nuit. Assez de sièges et de fauteuils pour accueillir les visiteurs. Une chauffeuse se déployant en vrai lit de camp pour que papa ou maman puisse dormir aussi. Et une belle salle de bains attenante rien que pour nous avec douche, lavabo et WC!
A bisounoursland, les infirmières bisounours avaient des tas de techniques pour s'assurer que les enfants ne souffraient pas. Des frises avec des visages, ou des chiffres, ou des couleurs. Les petits patients étaient vivement encouragés à dire s'ils souffraient.
A bisounoursland, tout était prévu pour l'alimentation des petits opérés. On leur demandait leurs parfums préférés et ce qu'ils ne voulaient surtout pas manger. On leur mixait la nourriture en potages ou en purées. On s'efforçait de disposer les plats de manière attrayante et appétissante. On s'assurait que tout allait...
A bisounoursland, le chef des bisounours venait en personne CHAQUE JOUR visiter ses patients. Il expliquait tout ce qu'il faisait. Et surtout il ECOUTAIT! Et même il s'asseyait sur le fauteuil pour prendre tout son temps. Il demandait des avis, donnait le sien, échangeait sur tous les sujets qu'on voulait aborder.
A bisounoursland, même l'anesthésiste venait expliquer son métier. Nous avons appris des choses qu'en 7 opérations nous n'avions jamais soupçonnées!
A bisounoursland, les parents sont cordialement invités à accompagner leur enfant au bloc, et à être présent à son arrivée en salle de réveil, tout le temps nécessaire.

A bisounoursland nous n'avons jamais été inquiets. Les 6 jours ont filé comme des comètes dans le firmament du petit prince. On nous a parlé, sourit, on ne nous a pas dérangé la nuit.

A bisounoursland, Cédric n'a pas souffert. Le seul moment difficile a été les longues minutes en salle de réveil, le temps de retrouver ses esprits et de doser les antidouleurs. Il ne s'est pas ennuyé, maman non plus! Les visites n'avaient pas d'horaires et ne dérangeaient pas.

A bisounoursland le chef des bisounours a fait tout le service pour chercher pour maman la clé wep pour utiliser le wifi! Si si!


Hélas bisounoursland va bientôt fermer ses portes. Service public et trou de la sécu obligent. Le gentil chef bisounours et tous ses amis vont déménager à Necker où, nous a-t-il rassuré, il s'efforcera de créer le même climat avec plus de capacités.

Nous avons bien mérité je crois, de trouver enfin la porte du pays magique où des bisounours aux doigts de fée rafistolent nos petits que la nature a abîmés. Nous en avons rencontrés des patients bisounours, avec des pathologies parfois très très lourdes...
Cédric est ressorti du pays enchanté, ravi de montrer à tout le monde sa cicatrice à la hanche, assorti d'un sourire encore plus beau qu'avant!

La greffe n'a pas fini de cicatriser, et un vilain coup de pied de Camillette l'embête un peu pour se terminer, mais tout devrait bientôt rentrer dans l'ordre, et on ne finira jamais de remercier de tout coeur le Pr Picard et son armée de bisounours, dans le service du Pr Vasquez à l'hôpital Trousseau.