29 septembre 2012

truisalide encore...

Oui, je sais, je fais dans la méga originalité des titres en ce moment, mais ne dit-on pas que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes? D'ailleurs je suis le vieux pot officiel de ma filière, puisqu'une de mes camarades a carrément cru que j'avais 50 ans...
Hé oui cher lecteur, me voilà aussi décrépite que mon blog que plus personne ne vient commenter!

Bon, cessons ces gémissements de vieille schnock et revenons à nos moutons...

Qu'ai-je appris de nouveau ces temps ci qui va nourrir ma truisalide et faire de moi une travailleuse sociale émérite, un jour, peut être?

D'abord, j'ai appris plein de trucs intéressants sur Freud. C'était pas comme si j'avais jamais entendu parler de Freud, ni comme si les notions abordées en cours m'étaient inconnues, mais j'en ai appris bien d'avantage et surtout j'ai compris le pourquoi du comment, ce qui me rend moins bête quand quand quelqu'un me dit "moi l'oedipe j'y crois pas" ou "ouais les freudiens de toutes façons gniagniagnia" et que je suis incapable de savoir si je suis d'accord ou non.
J'ai donc appris des trucs sur Freud et notamment qu'il n'a pas sorti ses théories de sa poche un beau matin, en disant "tiens, si je décidait que les enfants sont des petits pervers en puissance (ce que toute mère qui se respecte sait très bien de toutes façons!) et que tout le monde refoule des pulsions sexuelles bizarroïdes ce qui expliquerait absolument tous les comportements humains? Ca serait marrant non?" Ben non, en fait il a longuement étudié avant d'en arriver là, son travail était rigoureux et très cartésien, et ma foi, raconté comme ça par le prof de psycho ça tiens tout à fait debout! Mais bon je ne vais pas te raconter le cours, cher lecteur, après tout tu n'avais qu'à suivre au lieu de roupiller au fond de la classe près du radiateur!

Quoi d'autre? Ah oui, j'ai beaucoup travaillé sur la gestion du travail en groupe cette semaine, ce qui est un peu mon point faible car je suis une pauvre petite truiss sans défense qui a bien du mal à imposer son point de vue dans la vie. Siiiii! C'est quelque chose qui n'est pas facile pour moi et qui me met mal à l'aise et pourtant je vais devoir apprendre car nous travaillons énormément en groupe et dans ma profession je devrais travailler constamment en équipe, alors autant se donner du mal tout de suite pour s'améliorer un peu, et ma foi, sans rentrer dans les détails (oui, je sais, je te laisse sur ta faim mais je ne peux plus dire tout ce que je veux maintenant que je suis à l'irts!!!!) je pense avoir appris pas mal de choses ces temps ci sur ce sujet et ça me fait "grave du bien"!

Sinon, comme je ne suis pas la moitié d'une truiss, je me suis démerdée pour être désignée déléguée de ma filière d'office, ce qui me demande un boulot de dingue, et qui m'a conduite jeudi dans le bureau du dirlo à revendiquer des explications plus claires concernant nos travaux de "récit de vie" qui laissent beaucoup d'élèves perplexes. Là aussi j'apprend beaucoup dans mes relations à la hiérarchie  à mon devoir de représentante, et à la nécessité de défendre mes droits et le cadre de mes "fonctions" en tant que future eje...

Voili voilou, les cours s'enchainent et toujours cette impression qu'ils se fondent les uns dans les autres, c'est assez surprenant et agréable, car quand on aborde une notion dans un cours, elle rejoint souvent une autre abordée dans un autre cours et du coup tout est plus facile à piger! Hier, j'ai même compris le cours de droit grâce au TD que nous avons fait en groupe, je n'aurai pas cru ça possible! Comme quoi tout arrive!

C'est tout pour ce soir cher lecteur, j'ai déjà passé trop de temps sur mon blog pour aujourd'hui, mais tu me reverra très bientôt car je compte noter autant d'impression que possible par rapport à ma formation pour avoir du matériau pour écrire mon récit de formation par la suite...

Bonne nuit cher lecteur, à très bientôt!

21 septembre 2012

éducatruiss' - tome 2

Il y de l'écho sur mon blog et sur mon mur FB en ce moment, mais comme je dois tenir à jour mon "récit de formation" pour l'irts, je me dit qu'écrire sur mon blog est une bonne façon de garder la trace des jours qui passent...

Aujourd'hui, je vais t'emmener avec moi pour une petite journée à l'irts, cher lecteur, si tu as envie d'être du voyage!

Il est 6h20, le réveil sonne... trop tôt bien entendu! J'ai les yeux lourds de sommeil, je cherche mes chaussons à tâtons, sors sans bruit de la chambre et tente de ne pas faire grincer le parquet sur le trajet de la salle de bains.
Une bonne douche chaude me réveille peu à peu... Je profite de ce petit laps de temps de solitude du matin, me pomponne un peu, pas grand chose, mais un petit peu...
Puis je réveille les enfants... Je ne manque pas de remarquer et de me réjouir chaque jour qu'il ne me soit pas besoin de les tirer du lit de force, de ne pas essuyer de râleries, de refus, de parlementations. Ça me change de l'an dernier où pourtant je les levait bien plus tard, quand Cédric refusait de sortir du lit, ronchonnait, pleurait, criait que l'école c'était "trop nul" et qu'il n'irait "plus jamais"!
Les enfants se lèvent, j'aime bien ce moment où ils sont encore ensommeillés, pas trop bruyants, où Camille me fait de gros câlins tout chauds.
Les enfants s'habillent, puis petit déjeuner et dessins animés pendant que je rassemble mes affaires, fait un brin de ménage vite, vite, prépare ma gamelle pour le midi.
7h30 allez, allez! On y va les enfants! Dépêchez-vous! Camille trottine au bout de ma main, Cédric bavarde, intarissable, le jour se lève. Un bisou à Cédric et bonne journée! Il est déjà parti dans les couloirs de l'école... Interphone de la maternelle "bonjour, j'amène Camille!" Vite vite on se presse vers l'étage, j'accroche le petit cartable et le manteau, un bisou de ma poulette, elle part, puis revient, rituel tous les matins, et re-bisou-câlin, et c'est parti, la journée commence!
Ça y est, je suis seule avec moi-même, ma journée à moi débute. Je sors les écouteurs, et je marche au pas de course vers la gare pour attraper le train de 8h05. Je suis toujours en avance. 3e wagon pour retrouver les copines de promo, on papote, on se raconte notre soirée de la veille, on pronostique les cours de la journée. Dehors le matin s'étire, et des langues de brume paressent dans la campagne briarde.
8h30 nous voilà à la gare de Chelles. On retrouve d'autres camarades à l'arrêt de bus. On est tous encore un peu endormis, on sautille, on se tasse, les matins d'automne sont frisquets... Le bus arrive et nous achemine, la route est fluide le matin, en une poignée de minutes nous sommes à destination, on s'invective, on rit un peu, on se réveille...
8H45 je passe le portail de l'IRTS, retiens mon souffle sur le perron envahi de fumée de tabac. La machine à café, mon graal du matin! Un coup d'oeil au panneau d'affichage pour trouver le cours du matin. "Amphi gym" aujourd'hui, pour le cours de Santé publique. Estelle et Katia, comme toujours sont déjà là, et me gardent gentiment une place. Pas envie de me contorsionner pour passer derrière elle, je m'installe à la table d'à côté près de Cristelle et Marie.On papote un peu, on sors qui ses feuilles, qui son ordi. Pour moi ce sera ordi, je suis bien incapable d'écrire à la main pendant 3h d'affilée! Le cours commence, la matinée s'allonge, s'allonge... Il faut se concentrer, comprendre et noter les informations essentielles. Je me surprend encore très souvent à avoir du mal à croire à ma "bonne fortune", d'être là à écouter ces éminents professeurs d'université, j'apprend tant de choses différentes! Ce matin, c'est un cours que j'aime bien, mené par un vieux monsieur qui a sans doute des choses bien plus intéressante à faire, après une telle carrière, que de faire cours à des "première année", des bleus, qui ne comprennent pas forcément toute l'étendue de la matière qu'il maîtrise, et qui sont parfois inattentifs voir indisciplinés! Imperturbable, il nous raconte, argumente et nourrit d'exemple, par moment un peu espiègle il glisse une petite plaisanterie. Il a la patience des personnes qui ont bien vécu, il ne perd pas le fil de ce qu'il fait, ne peste pas contre l'ordinateur qui saute les pages de son cours, ne se fâche pas contre les élèves qui bavardent... Il tance parfois, avec une pointe d'humour, rarement de l'agacement, ne s'éternise pas et retourne à son récit. Libre à ceux qui veulent apprendre de se suspendre à ses lèvres. Il me faut souvent réprimer un bâillement. Le cours m'intéresse, mais les heures sont longues, assise sur ma chaise. Mon regard se perd du côté de l'horloge, mon esprit s'égare à compter les minutes avant la pause, et puis retourne à mon écran où défilent lignes et paragraphes d'un savoir qu'il va me falloir intégrer chaque jour un peu plus pour obtenir mes partiels.
10h30 c'est la pause! On se bouscule un peu pour être les premiers aux toilettes sous peine de passer sa pause à faire la queue. Puis même scénario à la machine à café. Certain courent à l'administration poser des papiers, d'autres se dépêchent de téléphoner, beaucoup partent fumer. A peine le temps de dire ouf, mon café et moi sommes de nouveau dans l'amphi, ambiance raclements de chaises et bavardages à bâtons rompus. Et puis le prof annonce sa reprise, laisse planer quelques secondes et poursuit son cours. Peu à peu les voix se taisent, l'attention se reporte sur le sujet du cours. On parle de maladie mentale, de perception de la médecine et de l'évolution de la pensée. Nous voici chez Freud, que le prof nous raconte comme s'il était un vieux copain, ce qui est sans doute un peu le cas d'une certaine façon. Nous cheminons par des raccourcis qui trahissent une longue habitude le long de sa biographie, nous arrêtons sur des étapes intéressantes, et toujours le cliquetis du clavier qui note, qui note, pour ne rien oublier.
12h00, enfin! C'est toujours un peu mortifiée que j'entends une partie des élèves quitter le cours à l'heure pile, parce que c'est l'heure, alors que le prof n'a pas terminé son propos. Quand il a fini, on remballe, on s'étire, on récupère nos scro-saintes feuilles de présence et on se mets en quête d'un endroit où manger. Ce midi j'ai fait repas froid, ce qui m'évite de passer la moitié de ma pause à faire la queue devant les micro-ondes. Le soleil a pointé son nez, il fait encore doux sur la pelouse. On s'y installe, on est 4, 5, puis 8, 9, 12, pleins... Chacun mange sa gamelle, on bavarde, on rit beaucoup pour évacuer la pression. On parle du passé , on chante des chansons paillardes, on se découvre les uns les autres.
13H30 déjà!? C'est l'heure du cours de Droit. Celui là je ne l'aime pas! Le Prof est pourtant super sympa! Il est très grand et a un accent africain très fort! Il est jeune et très "speed", il nous fait beaucoup participer, et il est plein d'humour... Mais rien à faire, le Droit, ça ne passe pas! Je note sans vraiment comprendre, bloquée par les mots techniques auxquels je ne trouve aucun intérêt. Je tente tout de même d'intégrer ce que je peux. Ça semble marcher car depuis quelques jours je ne regarde plus du tout les infos de la même façon, j'ai le sentiment de mieux comprendre le fonctionnement du monde qui m'entoure! Les élèves questionnent, parfois il y a quelques longueurs. La journée commence à être longue. On branche la 3G des téléphones pour surfer entre deux chapitres. Mes nerfs commencent à être tendus et je me sens vraiment fatiguée. C'est fou de se sentir comme ça sans bouger de la journée! Mon cerveau renâcle et réclame de se reposer... Ca tombe bien, c'est la pause!
15H30 encore un café! On parle et moins et on rit moins, on est tous fatigués. On ne s'éternise pas, il faut y retourner. C'est difficile de rester concentrée quand je ne comprends pas le cours, que je suis fatiguée, et que l'heure du week end arrive... Je note pourtant scrupuleusement chaque mot que le prof prononce, dans l'espoir de mieux intégrer en relisant mes notes à la maison. Je ne peux pas m'empêcher de laisser mon esprit vagabonder. Souvent, j'observe la façon dont les profs mènent leur cours, et la réaction de la salle en retour. En Droit, je suis toujours très admirative de la maîtrise que le prof a d'un sujet auquel je n'entend strictement rien. Mon cerveau est réfractaire aux mots employés. Lui les manie avec facilité, nous parle à toute allure des subtilités du droit et de la politique. Qui gouverne qui, qui décide quoi, quel statut régit quoi...
16H50 nous sommes à peu près tous fébrile. Le prof le sent. Il nous permet de partir... La course contre la montre du soir commence! Je sors, la pluie s'est mise à tomber. Je fais l'erreur de revenir sur mes pas pour demander un renseignement à Marie avec qui je suis déléguée. Je pers quelques précieuses minutes qui me font rater le bus sous mon nez. Il me faut attendre 17 minutes pour le suivant : adieu train de 17H15! Le soir, le bus est toujours bondé. On commente d'une voix lasse les cours de la journée. Il pleut, ça bouchonne, le bus mets une éternité à faire son trajet. Je rate aussi le train de 17H30 que je ne manque presque jamais d'ordinaire. Ca valait bien la peine de quitter plus tôt!
17H45, je suis dans le train. Je suis vidée. Trop vidée même pour lire ou écouter de la musique.
18H20 à l'école des loulous, trempée. Ma petite caille se rue dans mes bras, comme chaque soir, en criant "mamaaaaan!" Ma petite bulle d'énergie et de douceur, je la serre contre moi. Et voici venir mon grand garçon! "Salut maman!" Qu'il a mûrit mon Cédric! Il me questionne sur ma journée, je le questionne sur la sienne, et Camille essaie vaille que vaille d'obtenir elle aussi sa part d'attention.
18H45 ma seconde journée commence à la maison...

16 septembre 2012

truisalide...


Allez je me force un peu le popotin pour te donner des nouvelles, cher lecteur, mais j'avoue que j'ai un peu du mal à remettre mes idées en place tant j'ai l'impression d'être prise dans un tourbillon d'informations, de connaissances et de recherches en tout genre!

Tout d'abord, ma formation est tout simplement géniale! Plus que complète, je n'apprend pas seulement des choses, je me transforme petit à petit en travailleur social... J'ai l'impression d'être une (grosse) chenille qui tisse sa chrysalide pour se transformer en EJE...

Ce n'est pas sans heurts bien sûr, et ceux qui me suivent sur FB ont certainement remarqué que je passe beaucoup de temps à me plaindre du rythme, des profs, des cours... Mais à toi je peux le dire, cher lecteur, mais chut! Ne le répète pas! Si je disais combien je suis heureuse à chaque seconde d'avoir la chance de poursuivre de telles études, on se dirait "ouah, trop fastoche!" et ma démarche n'aurait plus rien d'héroïque! Non?

D'abord j'ai deux enfants merveilleux qui ont vu leur vie et leurs habitudes bouleversées et ont suivi le mouvement sans rechigner du tout! Ma Camillette est passée de 24/24 avec maman, et 3 1/2 journées par semaine à la halte garderie à 7H45 - 18H15 à l'école tous les jours, qui n'était pas bien fière de sauter le pas et pourtant s'est retenue courageusement de verser une seule larme, même si certains matins il faut que je pousse un chouïa son petit derrière pour qu'elle rejoigne ses copains. Sa maîtresse la dit "Pétillante, toujours partante, a très bien compris les espaces et les règles, et un peu chipie" Camille, quoi! Mon grand Cédric a grandit d'un coup! Du CE1 au CM1 sans passer par la case CE2, il s'est très vite adapté à cette nouvelle situation, et, bonheur suprême, me dit être content d'aller à l'école! Qu'ils sont doux à mon oreille ces mots tant attendus depuis sa moyenne section! Il me dit se sentir à sa place, aimer sa maîtresse et ses copains, bref! Je n'ai vraiment aucune inquiétude pour eux quand je pars à mon tour à l'école chaque matin!
Ensuite, j'ai un amour de chéri qui commence doucement à réaliser l'ampleur de mon travail et ce qu'il représente, et son regard sur moi me réchauffe plus que tous les résultats de concours du monde!

A l'école, j'ai un vaste réseau de + de 700 connaissances/amis/soutien potentiel... Le maître mot est l'entraide et chacun est ouvert aux autres, ce qui est très agréable à vivre... Il y a quelques préférences bien sûr, quelques groupes, mais tout le monde est très attentif aux autres et l'on peut s'assoir à la table de quasiment n'importe qui sans se sentir de trop. De quoi se senti bien entourée! J'ai déjà un petit réseau de personnes que je connais un peu mieux, avec qui je prend le train tous les jours ou avec qui je me retrouve en cours ou à la pause déjeuner.

Les cours sont ultra intéressants! Oui, "ultra"! Et surtout ultra variés! Je fais du droit, de la sociologie, des sciences politiques, de l'économie, de la psychologie, de l'histoire des sciences sociales et des institutions sociales, on travaille aussi beaucoup en groupes, groupes qui changent constamment ce qui nous permet de vraiment apprendre à s'adapter aux autres...
Contrairement à ce que l'on nous avait dit à la réunion de pré-rentrée, je ne trouve pas ce système confus ni difficile à comprendre, bien au contraire! Les personnes avec qui j'ai partagé ce ressenti pensaient la même chose. On se rend très vite compte de l'importance du statut de travailleur social avant la spécialisation en filière... Tous ces cours si différents s'imbriquent très vite les uns dans les autres, et la sociologie imprègne toutes les matières.
Les profs ont tous des pédagogies très différentes, parfois très éloignées les unes des autres. Par moment c'est perturbant, et même contrariant. J'ai même été trouver l'un de mes profs en fin de cours pour lui dire que son cours était vraiment impossible à suivre...

Je suis entourée de beaucoup de jeunes, bien sûr, j'ai l'impression de passer mes journées avec mes nièces, lol! Mais c'est plutôt sympa! Je ne peux pas m'empêcher d'être parfois un peu maternante, mais le plus souvent je me sens sur un pied d'égalité avec tout le monde, et j'adore ce mélange des genres et des personnalités!

Voilà un petit tour d'horizon pour toi, cher lecteur, je rentrerai peut être dans les détails une prochaine fois, ou peut être pas car je ne sais pas dans quelle mesure je peux m'exprimer comme ça "en public" sur ma formation ;)