24 octobre 2009

Docteur chéri...

Il y a souvent des moments dans ma vie où je me demande si j'ai quelque chose de différent des autres sur le visage. Je veux dire on est tous différents hein, mais pourquoi y'a des trucs qui ne m'arrivent qu'à moi et pas aux autres?

Docteur Chéri, comme l'appelle Cédric, c'est notre médecin de famille, celui qui nous suis depuis qu'on est installés chez nous, depuis 8 ans donc. Babeth me demande souvent pourquoi j'ai choisi ce médecin là et pas un autre, alors qu'il y en a plein dans le quartier.
Au départ, j'ai choisi Docteur Chéri parce qu'il était le seul à faire tous les jours des consultations sans rdv... en plus de ça, il est pas vilain du tout, même plutôt mignon sauf qu'il le cache bien en général. Autre atout indéniable, Docteur Chéri sait rougir à la demande. Il suffit de lui dire : "bonjour Docteur Chéri, vous allez bien? Vous avez une petite mine aujourd'hui!" et hop, voilà mon docteur préféré qui pique un fard et se met à bredouiller. C'est pas courant des médecins comme ça, alors quand on en a un on le garde!
Le fait est que Docteur Chéri semble particulièrement incompétent. Pourtant je sais que dans son fort intérieur se cache un super héros qui ne demande qu'à se révéler, derrière des couches de manque de confiance en soi... A vrai dire, je pense sincèrement qu'il n'est pas plus incompétent qu'un autre, sauf que lui ne fait pas semblant de l'être et est tout à fait capable de vous dire "je ne sais pas." D'ailleurs c'est sa phrase préférée avec "je suis embêté." En général il se fait le petit plaisir de combiner les deux en disant : "ah. Je suis embêté. Je ne sais pas ce que vous avez." Il est trop mignon Docteur Chéri. Je suis sure qu'il dit ça par altruisme, pour me laisser lui souffler les réponses et me donner l'impression que je ne suis pas si crétine.
Vous en connaissez beaucoup vous des docteurs comme ça? Moi non. Il est rare qu'ils vous écoutent, encore plus qu'il vous laissent donner votre avis sur votre diagnostic. Pourtant on est quand même les mieux placés pour savoir.
Cela dit je ne suis pas maso. Si, un peu. Mais avec ma santé, non! Docteur Chéri me soigne. Il fait un peu peur comme ça quand il dit en rougissant qu'il est embêté et qu'il sait pas, et qu'il débat avec vous du pour et du contre entre rhino ou pharyngite, entre otite séreuse ou infectieuse, entre varicelle ou boutons de moustiques, mais il me donne toujours les bons medocs... "je ne sais pas ce que vous avez, mais ça, ça va vous soigner."
Docteur Chéri m'a appris à comprendre la médecine, à la démystifier, il m'a réconciliée avec l'idée du soin.
Bref, moi je l'aime bien mon Docteur Chéri qui sais pas et qui rougit.
Ca me change des docteurs Dupied mal aimable qui en 15min bi-annuelle de consult vous parle 14min du trou de la sécu et de comment vous le creusez. Delabouche cynique et imbu de lui même, qui vous menace de ne pas sédater votre bébé quand il l'opèrera (en trouvant l'idée très drôle, et tout son staff de petit toutous trouvent ça très drôle aussi), que les patients n'ont pas à comprendre ce qu'on leur fait, puisque de toutes façons ils sont trop bêtes pour comprendre. Deloreille qui trouve toujours un prétexte pour vous engueuler et vous faire mal. Deladent qui vous reçoit dans un cabinet tellement luxueux que vous n'osez pas vous asseoir, ne vous décroche pas un mot, fait faire une empreinte de vos dents par son assistante et vous demande 150€. Delatête qui pense que vous recevoir en retard et vous libérer trop tôt fait partie de la thérapie, et qu'il faut souffrir pour guérir. Bref, tous ces médecins très compétents qui vous donnent pourtant souvent l'impression de vous faire plus de mal que de bien.
Alors moi, quand j'ai un petit bobo, j'aime bien aller voir le docteur Chéri, pleurnicher que ça fait mal ci, et que ça fait mal là, que ça grattouille ici et que ça toussote là. Docteur Chéri il m'écoute, il est embêté, il prend mon nez qui coule au sérieu. il me regarde et il me parle, il trouve que mon avis est pertinent. Tellement pertinent que...

Début Octobre, visite des 4 mois de Camillette. J'aime bien Docteur Chéri mais je suis allée quand même la veille la mesurer à la PMI parce que j'étais un peu dubitative des mesures prises avec un mètre de couturière par mon Docteur préféré. A la PMI ils ont une vraie toise allongée, bien plus fiable. Sauf que la dame elle déplie pas les jambes de bébé et qu'il perd 2cm par mois... Finalement il est pas si mal le mètre de couturière de Docteur Chéri.
Quand mon médecin libère son patient précédent, je croise un personnage qui me fait hausser les sourcil : déguenillé, sale, visiblement imbibé d'alcool. Je le laisse sortir et entre dans le cabinet en jetant un regard interrogateur à Docteur Chéri. Bien mal m'en a pris.
"Ah!" Soupire Docteur Chéri en regardant dehors s'éloigner son patient. Docteur Chéri a le cheveu en bataille, la barbe pas rasé, il est efflanqué et sa chemise et fatiguée, tout comme lui.
"Ah!" Répète-t-il et je ne peux m'empêcher de lui faire un sourire engageant... Autant qu'il vide son sac tout de suite qu'on puisse passer à autre chose après. En fénéral je fais ça avec le Docteur Chéri, ça l'aide à se concentrer. Je lui demande comment il va, s'il n'est pas trop fatigué, si ses patients ne l'embêtent pas trop, si la pluie n'est pas trop mouillée, toussa toussa... Une fois que tout cela est dit on peut passer aux choses sérieuses.
"Je suis embêté." Me dit mon docteur. Ah? Mais j'ai rien dit encore!
"Ce patient me pose un vrai cas de conscience!" Ben merde! Ca me fait une drôle d'impression de l'entendre dire ça et j'ai déjà une petite alarme qui clignote dans ma tête. Est ce qu'un médecin parle de ses cas de conscience avec ses patients?
"Il va vraiment pas bien..." Docteur Chéri secoue la tête et moi j'essaie tout à coup d'avoir l'air moins engageante, je ne suis pas sure que cette discussion soit très à propos, je ne sais pas pourquoi!
"Il est foutu à mon avis!" ah ouiiii? que je répond d'une petite voix perplexe. Mais pourquoi il est entrain de me parler de ça, enfin! J'ai envie d'agiter les mains devant son visage en disant "youhou Docteur Chéri je suis une patiente, vous ne devez pas parler de ça avec moi! Vous devez juste regarder ma petite puce et vous extasier sur comment qu'elle est belle, et tonique, et éveillée! Et parler de moi moi moi!"
Mais non! Il continue, le bougre! "Je ne sais pas quoi faire. Normalement je suis sensé le faire hospitaliser de force vous comprenez?" heuuuu je sais pas moi! "Il ne veut pas se faire soigner?" que je demande. "Non, il ne veut pas, il est traumatisé par les hôpitaux, il ne veut plus y retourner." "Mais, ça le soignerai, une hospitalisation?" "Non, ça ne changerai rien. Je lui donne pfff même pas quelques mois" Mééééé je veux pas savoir ça moi! Je viens pour ma petite fille chérie tout petite et lui me parle de mourant en phase terminale! Non non non c'est pas comme ça que ça doit se passer la consult! Je dois dire 2 ou 3 trucs marrants pour que Docteur Chéri rougisse, Camille doit faire pipi sur la table d'auscultation en lui agrippant le doigt dans sa petite main, et Docteur Chéri doit me dire "mais non mais non c'est pas grave" en rougissant, et me parler de ses enfants avec un oeil ému. Il ne doit pas me parler de la mort maintenant!!!
Je me tâte. Est ce que je change de sujet au risque de paraître totalement grossière genre "ah oui, c'est dommage hein, et sinon vous partez en vacances à la Toussaint?" Non, je ne me vois pas trop dire ça. Alors je me dit que plus vite il aura résolu son problème et plus vite ma Camillette ira marquer son territoire dans la salle d'auscultation et lui hurler dans les oreilles quand il fera les vaccins.
"Hmm. Si l'hôpital ne lui apporte rien et qu'en plus il y est très mal à l'aise, ce serait dommage qu'il vive ses derniers jours dans un climat angoissant, peut être qu'il faut le laisser libre de choisir comment il passera les dernières semaines de sa vie. S'il souffre trop et change d'avis, il saura surement que faire."
"Oui, oui, vous avez raison. C'est ce que je vais faire!" huuuuu comment j'aime pas cette idée du tout, je suis pas médecin moi! C'est pas à moi de dire ça! "Il va beaucoup souffrir quand même, ça m'embête." hé oui, c'est bien embêtant tout ça, bon, on y va dans la salle d'auscult oui ou crotte? Je dis en rigolant et en me dirigeant discretos dans l'arrière sale "Au pire vous pourriez abréger ses souffrances, hein, comme ça vous ne vous posez plus de questions!"
Soupir. "Oui, je pourrais ptet faire ça!" Je me retourne, alarmée "Mais non enfin Docteur je rigolais! Vous savez, c'est pas très très légal de faire ça hein? Allons, vous ne devriez pas dire des choses pareilles surtout devant une patiente hein?" Docteur Chéri toussote et rigole dans sa barbe, mais il a toujours le regard lointain et triste.
Roh ben merde, on a pas fini!
Re-soupir. Quoi encore??? "Ah. Vous savez, des fois je me demande si je ne devrais pas arrêter d'exercer." Qu'il dit en passant son stétoscope autour de son cou. Il le teste, le tapote "vous voyez, même mon stétoscope ne veut plus travailler." "Mais enfin Docteur! Qu'est ce que vous racontez-là! Voyons! Vous faites un beau métier hein! Et par les temps qui courent, la crise, toussa! Allons allons!" On va l'ausculter oui ma poupée nom d'une truie??
"Oui, vous avez raison." Soupir. "Je devrais pas me plaindre, je gagne bien ma vie à côté de beaucoup de gens. Mais vous savez c'est beaucoup de travail..."
"Oui, oui Docteur, vous le méritez amplement votre salaire, c'est normal d'être fatigué avec toutes les heures que vous faites. Vous devriez peut être prendre des vacances, ça vous ferai du bien!" Et si vous méritiez votre salaire en faisant ses vaccins à ma fille, au passage, ça m'arrangerait aussi... "Oui c'est vrai vous avez raison je dois avoir besoin de vacances." Gros soupir.
Tout en parlant, Docteur Chéri ausculte distraitement Camillette qui, vexée de n'être pas considérée que ça, refuse et de faire pipi sur la table, et de brailler pendant ses vaccins. Décidément, tout fous l'camp ma bonne dame!
Pendant ce temps, mon médecin continue... "Dans quoi je pourrais bien me recycler, de toutes façons. Je sais pas ce que je pourrais faire d'autre, moi, je ne sais rien faire d'autre..."
"Mais non, enfin, Docteur, ne dites pas ça, vous n'avez pas besoin de vous recycler, vous êtes un bon médecin! Vous savez, j'aime bien venir chez vous, il y a plein d'autres médecins dans le quartier mais c'est chez vous que je vais parce que vous êtes un bon médecin, vous êtes à l'écoute, toujours disponible, toujours agréable..." Limite je lui tapoterai la main, genre. Docteur Chéri a l'oeil qui brille et le sourire ému. "Oh, c'est gentil ce que vous me dites, vous savez! C'est pas souvent qu'on me dit ça, des fois un médecin a besoin de l'entendre..." "oui oui, c'est ça Docteur, il faut vous ressaisir hein! Vos patients comptent sur vous!"
Docteur Chéri a l'air un peu mieux, ouf! Mission accomplie! J'en profite pour lui dire en rigolant jaune "vous savez c'est moi qui devrait vous faire payer la consult aujourd'hui!" Docteur Chéri rigole dans sa barbe en rougissant. "Oui, c'est vrai. Héhé." Il regarde le carnet de santé de Camille et voit qu'il reste le BCG à faire.
"Ah." merde, quoi encore? "Il faut faire le BCG. Je suis embêté." "Ben pourquoi?" "Ca en fait deux que je fais récemment là, et que j'ai eu beaucoup de mal à faire, du coup j'ai perdu confiance, j'ai trop peur de le refaire..." Ah ben v'la autre chose! En d'autres circonstances je lui aurai dit un truc du genre "quand on tombe de cheval il faut tout de suite se remettre en selle!" Mais en l'occurrence, il s'agit d'un vaccin et de ma fille, donc je dis juste d'une petite voix "Vous êtes sur Docteur?" "oui, vous savez il est très dur à faire ce vaccin et ça peut être très dangereux si je pique mal! Non, non, je préfère ne pas le faire."
Hé ben dis donc!

Je dois avouer pour le coup cher lecteur, que ma confiance infaillible en Docteur Chéri en a pris un coup! Mais en même temps je salue son honnêteté! Mais bon qui va me vacciner ma puce maintenant???

04 octobre 2009

réflexions en vrac sur mes enfants et ma relation avec eux...

Elle a les traits fins. La peau de pêche. Elle est douce et calme. Déterminée aussi. Elle a les cheveux frisés de la famille, qui seront plus tard autant fierté que calamité. Ses yeux sont deux billes bleues, mobiles et expressives, déjà emplies d'intelligence. Sa bouche est pleine, ourlée, délicate, comme des pétales de fleur. Ses sourires sont des cadeaux. Ses rires des trésors. Son front, ses sourcils, et la forme générale de son visage empruntent plus à son père. Elle est fine, petite, et pleine de rondeurs. Elle est tonique et souple, tout son corps s'exprime quand elle est dans l'échange. Elle a le sommeil léger mais confiant. Elle aime son lit, le notre, celui de son frère, et le canapé. Elle dort moins facilement dans son transat, comme une souche dans l'écharpe. Elle est câline et aime enfouir son visage dans ma poitrine, attraper mes doigts, les étirer, les porter à sa bouche et à son visage, guider mes caresses sur ses joues, son cou, ses cheveux. Elle aime tendre à son tour ses petites mains potelées vers moi, attraper mon nez, ma bouche, les caresser. Elle est douce, attentive dans ses gestes. Elle commence à sucer son pouce et tire satisfaction de ce petit exploit. Elle attrape ses genoux dans son bain, le fait de façon très concentrée. Elle cherche maintenant à viser ses pieds. Elle joue avec ses jouets suspendus, adore sa poupée. Elle joue avec son hochet, et aime s'en servir pour atteindre les jouets qui sont trop loin de ses mains. Elle se redresse avec force, comme si elle cherchait à s'asseoir, depuis ses un mois. Elle fait ça quand elle cherche sa tétine. Elle joue à retirer sa tétine de sa bouche, à la retourner dans ses mains puis à la remettre. Elle a mis du temps à babiller, pendant 3 mois elle ne prononçait aucun son, et puis c'est venu un jour. Elle babille fort et sérieusement. Très concentrée sur les sons qu'elle produit, elle prend plaisir à moduler sa voix, à faire courir l'air dans les différentes zones de sa bouche et de son nez, à introduire ses doigts ou bouger sa langue pour observer les effets. Elle aime couvrir le son de ma voix et celle de son frère en babillant plus fort. Elle sourit dès qu'elle voit son frère, et son regard pétille avec intensité. Depuis hier, elle a des éclats de rire qui sont de purs bonheur. Elle accroche le regard quand elle communique, rit ou sourit, à tel point qu'il est difficile de s'en détacher.

Dimanche, 8H30 du matin. La nuit a été courte, je me suis couchée trop tard. Je m'échine à introduire la tétine dans l'œil de Camille avant de réaliser que sa bouche est plus bas. Cela va-t-il suffire à la rendormir? Je n'attend pas de le savoir et m'écroule dans mon lit, j'ai mal au dos.
De vigoureux babillements s'envolent du petit lit. Je soupire et me résigne à ce que la journée commence. Mais j'ai le sourire, chaque fois que je l'entend. C'est de la fatigue, oui, mais c'est du plaisir surtout. C'est du plaisir tout le temps! C'est du plaisir quand je change ses fesses sales en fesses propres. C'est du plaisir quand il faut la soigner, la laver, l'habiller, la nourrir, la bercer, la consoler, lui parler, la faire jouer. La regarder dormir. C'est du plaisir sans arrêt. Les moments où j'ai ressenti une pointe d'agacement, depuis son premier mois, sont très rares.

Ce plaisir, ces journées qui s'enchainent trop vite, filent entre mes doigts, ces progrès constants qu'on a à peine le temps d'apprécier, me renvoient les images d'une autre période, que j'aimerai chasser négligemment de mon esprit en me disant "plus tard...". Mais non, je n'ai pas le droit de remettre ça à plus tard, de me vautrer égoïstement dans la pure osmose de ma relation mère-fille, car j'ai aussi une relation mère-fils à entretenir, et une relation femme-homme qui ne doit pas non plus être négligée.

Il est blond et frisé. Le visage bien dessiné. Doux, enfantin, avec une ébauche de caractère dans les angles de la mâchoire qui me rappellent comme il grandit. Il a les yeux d'un vert extraordinaire, mélange de bleu, de jaune, de verts, qui font écho à ses cheveux. Il a le regard doux, parfois espiègle, le plus souvent empreint de gentillesse. Il a mon nez large, un peu dévié, une cicatrice en "Z" à peine visible court sous sa narine et traverse sa lèvre. Ses dents du haut sont un peu vagabondes, celles du bas plus droites. Une incisive a rejoint la collection de la petite souris. Il a mon front court et la forme de mes oreilles. Le caractère déterminé, parfois obstiné, de son père. Il est "brillant" aux dires de ses tata, curieux de tout, presque obsessionnel dans son désir de comprendre le monde et ses mystères. Il a la soif insatiable de connaissances propre à son âge. Il est en admiration totale pour tout ce que fait son père. Il aime la musique, se faire beau, les chaussures "qui vont vite" et l'informatique. Il aime parler tout le temps, de tout, à tort et à travers. Il aime s'écouter, à tel point qu'il s'enregistre et se passe sa voix en boucle pendant des heures. Il me dit qu'il m'aime, qu'il aime son père, sa soeur, et qu'il s'aime très fort lui aussi. Il n'aime pas les limites qu'on lui impose, ne pas se sentir l'égal des adultes, de pas être écouté, entendu. Il aime sa kiné, mais n'aime pas être contraint à y aller. Il est farceur, provocateur, il a de la suite dans les idées. Il aime être avec les adultes, déteste jouer seul dans sa chambre. Il voudrait qu'on invite sa maitresse à dormir. Il se couche et se lève avec le sourire.

C'était un bébé tout rond, charmeur, souriant, facile. Un bébé qui s'adaptait de tout, partout, ne se plaignait jamais. Un bébé qui n'avait de cesse de créer le lien avec sa maman qui ne lui renvoyait que doutes et angoisses. Je me souviens la peur constante, dès que je croisais son regard, son petit corps plein de besoins que je craignait ne pas savoir combler. La répugnance qui me saisissait à introduire dans sa bouche la tétine du biberon et à regarder interminablement le lait qui semblait ne jamais se vider.
Je me souviens comme je le trouvais beau, comme je ne me lassais pas de m'émerveiller de tout son corps : ses mains, son bidon tout rond, ses cuisses dodues, son visage...
Je me souviens comme j'avais la sensation de ne plus exister, de ne plus avoir le temps de rien, et la recherche éperdue d'un sommeil qui semblait toujours me manquer. Dormir était une obsession, une crainte, un besoin jamais assouvi. Pourtant Cédric a fait ses nuits tôt, de plus en plus longues. A 7 mois il pouvait dormir allègrement 15h d'affilée et refaire une sieste ensuite. Il se réveillait rarement la nuit, mais jusqu'à récemment cette seule idée me paniquait. Je me souviens les trajets quotidiens interminables pour aller chez le kiné. Sous le soleil de plomb ou la pluie diluvienne de l'été. 3km aller, autant au retour. Côte à côte son père et moi, un peu abasourdis, choqués, mais découvrait aussi peu à peu le plaisir d'être ensemble dans un but commun. Je me souviens que Cédric adorait les cahots de la route qui le berçaient. Nous prenions garde à n'emprunter que les ornières, les cailloux, les bords de trottoir...

J'essaie de ne pas trop penser à ma différence de relation avec Cédric bébé et avec Camille bébé. Je suis contente de m'être extirpée de cette période d'effroi sans nom qui a suivi la naissance de Camille et qui au moins sur ce point rejoignait parfaitement ce que j'ai ressenti à la naissance de Cédric. Je suis contente de n'avoir pas réprimé par réflexe mon penchant naturel à fusionner avec ma fille, à l'opposé de ma réaction de recul face à cédric bébé, à qui j'avais trop peur de faire du mal, pour ne pas léser l'un par rapport à l'autre. Il est illusoire de croire qu'on peut élever deux enfants de la même façon, ni de façon égale. Je sais une chose en tous cas, c'est que j'ai donné mon maximum à Cédric, le maximum que je pouvais donner, avec les moyens, les connaissances, et le mental que j'avais à l'époque, et que je donnerai le maximum à Camille, avec les moyens qui sont miens aujourd'hui. Si je suis plus à l'aise aujourd'hui que naguère, si je fusionne comme si j'avais fait ça toute ma vie, j'ai aussi moins de temps, plus d'impératifs, je laisse passer d'autres choses, j'ai moins le temps et l'énergie pour les rituels, les jalons que j'ai tant veillé à poser pour Cédric et qui ont porté leurs fruits. C'est vrai que je n'ai pas fusionné physiquement avec Cédric, mais j'ai fusionné par le coeur, ça je le sais et je le vois encore aujourd'hui. Je pense à nos "aventures", comme Cédric les appelle. Nos escapades tous les deux, le vif plaisir que nous y avons pris, ce temps qui n'était consacré qu'à lui, où nous découvrions, devisions, bavardions. Je n'aurai jamais cette relation exclusive avec ma fille, qui devra toujours la partager avec Cédric. Finalement je suis contente que ce soit à ce point différent entre mes deux enfants, différents dans l'expérience et les choix, mais pas différent dans l'amour puissant et surtout naturel qui les imprègne. Je n'essaie pas d'être autrement que je suis. Je crois que définitivement, l'éducation que je donne, l'amour que je porte, seront toujours avant tout autre chose, empreints d'honnêteté et de respect. C'est ma règle de base : respecter l'autre, son intimité, sa personnalité, se respecter soi, respecter ses propres besoins, ne pas se sacrifier, se dissoudre dans sa maternité, pour ne pas être toute puissante, être soi, se respecter soi, c'est aussi donner l'exemple, et c'est ce qui fait qu'ensuite l'enfant se respecte lui même et respecte l'autre.

C'est ce qui fait qu'un petit bonhomme de 5 ans vous dit que quand il sera mort, certes, et c'est dommage, le monde ne cessera pas de tourner (il aurait bien voulu mais bon j'ai du le détromper), mais les gens le pleureront sur toute la surface du globe, assisteront à ses funérailles, et bâtiront une statue à son effigie!
C'est aussi ce qui fait que ce même petit bonhomme est capable de vous dire, même quand vous le terrifiez par votre colère de maman-pas-contente que lui aussi il est fâché, que lui aussi a des sentiments, et qu'il avait ses raisons de faire ses bêtises.
C'est ce qui fait également qu'il commence souvent sa journée par me demander comment je vais, comment j'ai dormi, et qu'il la termine en me souhaitant de beaux rêves et en me disant qu'il m'aime.

Je ne doute pas, je n'ai jamais douté je crois. J'ai douté de mes methodes, certes, j'ai douté de mes choix, je les ai remis en cause tout le temps, mais je n'ai jamais douté que je sois une bonne maman. Sans prétention aucune. Mais je ne doute pas que je leur donne le meilleur à chaque instant, un meilleur qui change à chaque instant, et qui au lieu de me rappeler que je suis imparfaite, me rassure sur le fait que je ne m'entête pas dans l'erreur, et ça, c'est le pire danger que je combat. Faire à la mesure du jour, à la mesure de l'enfant, à la mesure de soi. C'est ma recette.


06 juillet 2009

1 mois déjà!




Hé oui! Voici un mois que notre petite princesse a ouvert ses yeux sur le monde! Un mois pour la découvrir, un mois d'incertitudes, de lâcher-prise, un mois de baby blues et de questions sur l'allaitement...
Mais ça y est, ça roule! On s'est découverts, apprivoisés en famille... il reste encore des choses à faire mais c'est bien plus simple maintenant! Jérémie, Cédric et moi sommes complètements gagas de cette petite puce! Elle fait tomber toutes nos barrières, surtout les miennes! Elle dort avec moi, souvent sur moi, alors que je n'ai jamais su accueillir cédric dans mon lit! Elle m'a poussée à tenir bon l'allaitement malgré les crevasse, la douleur, le sang! Elle est adorable, pleure peu, tête beaucoup et dort plutôt bien! Bref, c'est un amour de petite fille, je l'aime de tout mon coeur!

19 juin 2009

Elle est là!

Et me voilà maman pour la seconde fois!!!

Ma petite Camille est donc arrivée parmi nous Samedi 06 Juin au petit matin...
Elle a ouvert ses grands yeux sur nous à 7H48, elle pesait 3,460kg et mesurait 49cm!

C'est la plus belle, bien entendu! Le portrait craché de son frère!

L'accouchement s'est déroulé rapidement et intensément... 3 heures de contractions très violentes, une grosse frayeur parce que la puce désaturait et ne voulait pas descendre, avec en prime pour moi des oedèmes qui obstruaient le passage, et la miss c'est présentée la "tête en l'air", en OS comme ils disent...
Il a fallu donc pousser très très fort pour éviter forceps ou césarienne, et heureusement on s'est bien débrouillés tous ensemble, elle est sortie rapidement et a vite repris des couleurs sous les bons soins de l'équipe médicale!

Jérémie et moi n'en somme pas revenus en la voyant! Un 2e petit Cédric, ni plus ni moins! Et tellement éveillée!

C'est une petite fille très tonique, très éveillée, déterminée mais calme, elle est simplement merveilleuse!

Il me reste de mon côté à évacuer un baby blues persistant qui me gâche un peu le plaisir, et l'allaitement qui est bien plus compliqué que je ne l'imaginais!
Heureusement ma louloute est conciliante devant mes balbutiement de jeune maman, elle tête tout ce qui passe : sein, bib, lait maternel, lait HA, peu importe! Elle m'aide vraiment beaucoup!

Voilà j'ai fait court parce que la miss me réclamme mais j'espère revenir bientôt vous en raconter un peu plus!

Avant la péri :

Après la péri!


Premier contact


Ma chipie jolie

04 juin 2009

MA OPHE!



J'avais envie de laisser tomber ce blog au profit d'un autre projet et j'ai zappé ici pas mal d'anniversaires familiaux mais je serai une bien mauvaise marraine si je ne souhaitait pas publiquement à la face du monde un :



A ma Ophé chérie!!! Il y a 15 ans tu faisais de moi une tata pour la première fois et je n'oublierai jamais ce moment magique, quand le courant s'est vraiment mis à passer entre ta petite bouille d'amour et moi!
Te voilà devenue une belle jeune fille, plus grande que moi! grrrr! Douce, dicrète, tolérante, attentionnée, déterminée, drôle, intelligente... Bref je t'ADOOOORE!
Surtout reste comme tu es ma belle!

13 avril 2009

5 ans déjà!


Pourtant c'était hier qu'on t'a posé sur mon ventre et que je n'arrivais pas à croire que j'avais pu engendrer un petit être aussi parfait! Depuis je ne cesse de te dévorer des yeux mon lardon!
Et même lorsque tu fais des bêtises, je continue de m'émerveiller de ton caractère, de ta façon de raisonner, de voir la vie et ses règles, de ne pas te laisser marcher sur les pieds...
Je suis tellement fière de toi mon fils! Tellement fière que tu m'ai choisie comme maman!

Et voilà que tu as 5 ans! Ca te fait bien un peu peur à toi aussi, je le vois bien! On va passer ce cap ensemble, comme tous les autres, avec ton papa et tous ceux qui t'aiment!

10 avril 2009

C'EST LE TOUR DE MON CHERI!


A l'homme qui partage ma vie depuis bientôt 10 ans et prends lui même une dizaine de plus!
30 ans, c'est un cap! Que de chemin parcouru, et que de chemin à parcourir encore!

Je n'ai qu'une chose à te dire : Je t'aime! Je t'aime pour ta force, ta franchise, ta droiture, ta sensibilité, ton humour, ta façon d'être avec moi, le soutien que tu m'apporte chaque jour, et chaque jour je te découvre un peu plus...

JOYEUX ANNIVERSAIRE MON AMOUR!

31 mars 2009

Camille, ma fille...

Je sais cher lecteur que je suis bien silencieuse depuis quelques temps!
Ma vie n'est pas forcément silencieuse, mais mes capacités de communication sont en chute libre.
Je m'enferme, je me tais. Je n'ai pas envie de parler, de me raconter, rien à partager.
Ca ne me ressemble pas, pas vrai?
Mais c'est comme ça. Je couve, je cocoone.
Je vis une grossesse dans de très bonnes conditions, on ne va pas dire idéales parce que quelques bémols tout de même, mais enfin je ne vais pas faire la fine bouche!
Je suis à la maison, je peux me reposer à volonté, et heureusement car je suis (trop) souvent fatiguée. Mon grand est assez autonome pour me permettre une grande autonomie à moi aussi, tout en étant encore assez petit pour que je me sente encore utile! Il me couvre d'amour, de bisous, de calins (vive le complexe d'oedipe!!!), il couvre aussi sa petite soeur de bisous et de mots d'amour... Il parle à mon ventre, et colle son oreille sur mon nombril pour écouter si Camille lui répond... Si je lui demande ce qu'il dit, il me répond agaçé "mais c'est pas à toi que je parle!!!" Et il ne cesse de me dire qu'il ne faudra pas gronder sa petite soeur si elle fait des bêtises parce que c'est pas sa faute, elle est trop petite!
Et moi lovée dans mon canapé je savoure tous ces petits moments de bonheur, entourée d'amour de dehors et de dedans, chouchoutée par mon chéri qui est aux petits soins pour moi...

La seule chose que je regrette c'est de ne pas avoir fait ce fichu régime avant de tomber enceinte. Pourtant on m'a assez mise en garde!
C'était vrai. Le surpoids c'est un vrai problème, un vrai handicap dans une certaine mesure!
D'abord il y a les regard des autres, et le regard sur soi aussi qui change. Les miroirs qu'on évite. La déception chaque fois que l'on voit son reflet et qu'on a encore en tête son "visage d'avant" et que non, ce n'est pas celui là qu'on voit dans le miroir.
La balance que l'on fuit aussi. Les pantalons qui serrent inexorablement.
Le jugement des gens, tacite ou franc, à chaque repas. "Tu mange trop!" c'est dit ou c'est induit. Mais c'est toujours là...
Les douleurs constantes. L'impression d'avoir pris 30 ans d'un coup dans son corps. Les genoux qui protestent. Le dos qui hurle le soir quand on s'allonge. Le matelas qui s'affaisse. Les chaussures qui semblent à des années lumières quand il faut les lacer.
Et la faim, la faim qui est toujours là qui guette! La culpabilité quand on mange et quand on ne mange pas. Dès que la faim est là. A avoir honte d'avoir faim. A avoir honte de manger un yahourt. A avoir honte d'avoir envie. A avoir honte de craquer, et de se faire plaisir.
Les jours qui passent, cloitrée chez soi. Le dehors devient hostile. Les mamans à la sortie des classes. Les enfants dans la rue. La boulangère, la pharmacienne... L'impression que tous me regardent. L'envie de ne plus jamais sortir.
L'impression de voir avec tant d'acuité dans le regard de ses proches, tant d'acuité et de sévérité. La peur de choquer mes nièces et neveux rien que par mon apparence. La panique à l'idée de ce qu'ils vont penser.
Honte d'exister simplement, certains jours.

C'est pas pour caliméroter.

Ceux qui ne sont pas vraiment gros ne peuvent pas comprendre ça. Ceux qui pensent en me lisant que j'en rajoute et que "je ne suis pas si grosse que ça, enfin!" ne peuvent pas comprendre.

Je suppose que ce genre de chose arrive même à des gens qui n'ont que 5 ou 10kg de trop. C'est aussi dans la tête, comme on dit.

Et chaque mois, la visite fatidique chez la gynéco! L'appréhension du verdict de la balance. Son regard sévère, ses mots acerbes...

Vivement que tout cela finisse!

Et quand ce sera fini, quand Camille sera dans mes bras. Arriverai-je à perdre tous ces kilos? Je ne sais pas... j'ai peur que rien ne change! J'ai peur de ne pas y arriver. De me baffrer comme une vache et de grossir encore, encore et encore...

J'avais pas rêvé de ça pour ma grossesse.

Souvent je dis que la grossesse est le seul moment où on a le droit, ou au moins l'excuse, d'être grosse et moche. Le droit d'exiger une glace à 10h du soir, des fraises, un gateau, un massage, un bisou...
Le droit de se plaindre à longueur de temps! De demander à son chéri la télécommande à 2 mètres de sa main, le téléphone, mon tricot...
Le droit d'être à ce point autocentrée que le moindre bobo, le moindre petit prout, va être commenté en long en large et en travers toute la soirée sur des forums de discussions entre copines.
Le droit d'avoir des vergetures, de l'acné, du poil au menton, des bras qui pendouillent, et d'exiger que chéri nous trouve encore belle et attirante et nous désire encore...
Le droit de chouiner pour un oui ou pour un non, d'envoyer balader, de "snuter" comme disent les copines, d'oublier le lait sur le feu, la tarte dans le four, et le gosse à l'école... non, pas le gosse à l'école quand même!
Le droit d'être une princesse, une petite fille égoïste et capricieuse, tout en étant mère en devenir... comme pour savourer une dernière fois ce que l'on perd à tout jamais...

Et nos proches bienveillants nous accordent tous ces droits, font preuve de trésors de patience, de réserve, de maîtrise de soi.

Et malgré que tout le monde se coupe en 12 pour nous laisser vivre tout cela, il y a ce miroir, ce fichu miroir.
Et finalement on profite pas. Et finalement ce n'est pas amusant toutes ces gamineries. Finalement c'est la roue qui tourne, le temps qui passe, l'âge qui s'égraine et les enfants qui grandissent.

C'est Ophé qui va avoir 15 ans.

C'est le lardon qui pousse comme un champignon.

C'est chéri qui prend du bide.

C'est mes cheveux qui grisonnent inexorablement.

C'est cette toute petite puce en moi dont je guette chaque mouvement. Dont je guette par avance le souffle qui naîtra bientôt et dont je serai responsable.

Un deuxième enfant, ce n'est pas comme un premier. On sait déjà toutes ces choses là. Toutes ces choses merveilleuses mais qui pèsent. Cette responsabilité écrasante. Ces joies, cet émerveillement, dont on ne peut même pas s'attribuer la gloire. Tout ce qu'on peut faire, c'est les regarder grandir, les regarder apprendre, essayer nous aussi d'apprendre tant qu'on le peut encore. Les guider modestement. Les amener vers des situations, des lieux, des expériences dont ils pourront se nourrir un peu plus, un peu mieux. C'est se sentir dépassé constamment, "largué", mais fier! C'est piquer des coups de sang, de colère, en essayant de retenir encore un peu ce sentiment absurdement propriétaire! "Tu es à moi! Tu es mon enfant! Je te contrôle!" Fadaises! Dangereuses fadaises!
On ne contrôle rien, on ne possède rien, on a juste l'immense privilège de voir nos enfants grandir et nous couvrir d'amour, d'autant d'amour dont on les couvre nous aussi, pas toujours du meilleur escient, mais toujours sincèrement.

Mais pour l'instant, ma fille, tu n'es qu'une toute petite bulle d'amour en mon sein. Je n'ai aucun contrôle sur toi. Je ne peux rien faire qui te nuise, ni rien qui t'apporte vraiment. Je savoure chacun de ces moments sereins, la main posée sur mon ventre, à observer les vagues et les bosses que tu daigne m'offrir quand tu en as envie, sans même surement avoir conscience de mon regard qui te guette et qui te couve.
Rien ne compte d'autre que ce cocon où l'on se retrouve... toi, moi, ton père et ton frère. Peu importe la balance, peu importe le dos qui crie, les crampes qui mordent, le bassin qui grince. Je prise de sang, j'échographise, je gynécoloise et je sophrologise même, et j'éloigne de moi toute idée de me battre contre des moulins à vents, de me lancer dans des combats stériles qui me font perdre ce temps précieux qui file à toute allure!

Moins de trois mois me séparent encore de toi! Un clin d'œil dans une vie! J'ai si hâte de te voir, de sentir ton petit corps tiède dans mes bras. Et si peur en même temps de tous ces choix inexorables qu'il me faudra faire. De ces "ratés", ces erreurs, ces directions que tu prendra à cause ou grâce à moi... Mais je sais aussi que tu saura faire ton chemin, construire ton identité à partir de tout ce matériel autour de toi, avec ta propre personnalité, ta propre sensibilité, et tes propres choix.

Je ne te promet rien, Camille, même pas de faire de mon mieux, car ce serait présomptueux de savoir ce qu'est mon mieux, si tant est qu'il existe un mieux! Mais je serai là à te regarder avec amour, fierté et reconnaissance... Je ne te laisserai jamais tomber, je t'encouragerai, je t'engueulerai parfois, je te donnerai de bons et de mauvais conseils, de bons et de mauvais exemples, j'esserai 100 fois d'intervenir dans ton développement, et 100 fois tu me repoussera et me montrera des voies que je n'aurais jamais envisagées! Je serait tantôt humble et tantôt envahissante. Tantôt angoissée et tantôt téméraire. Tantôt injuste, tantôt clairvoyante.

Je serai ta maman, tout simplement, dès aujourd'hui et pour toujours!

11 mars 2009

HAPPY BIRTHDAY MA LOULOUTE!



Aujourd'hui c'est au tour de ma nièce Maëlle de prendre un an de plus!

12 ans! La vache ça rigole plus! Une ado de plus dans la famille, et quelle ado!

Alors un post spécial aujourd'hui pour une nièce spéciale elle aussi! J'espère que tu gardera tout au long des années ta gentillesse gendaire, ton amour des petits, ta patience (presque) sans limite, et que tu continuera à devenir de plus en plus jolie chaque jour!

Je te fais des gros bisous, on se verra en Avril j'espère!

05 mars 2009

BON ANNIVERSAIRE MA SOEUR

Aujourd'hui la star du jour c'est VIOLAINE!

Je sais pas si j'ai le droit de dire quel âge ça te fait! hihi!

Je pense fort à toi en cette journée particulière! Je t'aime fort et je te souhaite plein de bonnes choses pour toi et rien que pour toi! C'est TA journée j'espère que tu vas en profiter à fond!

02 mars 2009

Si ça c'est pas d'l'amour!!!

Mon chéri m'a composé une musique rien que pour moi! C'est très personnel, c'est fait avec le coeur et des heures de travail nocturne aaaah la bonne excuse : "oui je sais chérie je me suis couché à 5h du mat mais c'était pour te composer une musique" que voulez vous répondre à ça, hein?
Rien, un gros bisou et plein d'émotion!
J'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à écouter ce petit bijou :

15 février 2009

Et revoici notre rubrique hebdomadaire !

Je devrais changer le nom de ce blog en "Blog d'un voltigeur en herbe!" Mais bon je n'ai vraiment aucun avis intéressant à partager sur le monde en ce moment, vu que le monde je ne le côtoie plus beaucoup, enfermée que je suis entre mes 4 murs de chômeuse! Notez que ce n'est pas forcément désagréable à vivre hein! Nous voici en vacances à la maison, Jérémie, moi et Cédric, et on cocoone et on trouve ça bien agréable d'être tous les trois comme ça! Après la frénésie du rhtyme du travail ou de l'école, les moments volés le soir dans le stress, on a tous l'impression de se redécouvrir je crois, c'est vraiment bien... Jérémie passe des après midi entières à jouer avec son fils, le lardon nous dessine des bonhommes avec des sourires jusqu'aux oreilles, et moi je couve ma petite cahuète dans les meilleures conditions! Tout à coup j'ai envie de me faire du bien!
Bon ben voilà que je me met à parler d'autre chose que ce qui m'amène! Mais c'est pas grave, tant mieux, ça sera peut être plus divertissant que les exploits de mon fils en voltige, auxquels tu aura de toutes façons droit en fin de message cher lecteur, tant pis pour toi!

Alors de l'idée de se faire du bien je transitionne avec une anecdote qui devrait bien te faire rigoler!

Chéri-zhom-doudou-troll étant maintenant à la maison avec nous (passons vite fait sur la n-ième mauvaise nouvelle de l'année cher lecteur qui n'est sans doute pas au courant : nous sommes désormais deux à avoir été virés de nos boulots comme des malpropres, voilà c'est dit!), il m'a accompagné à ma dernière séance gynéco, tout heureux de pouvoir mettre enfin une image sur des mots tels que "spéculum" "toucher vaginal" etc... non je rigole roooh ne va pas te faire d'idées cher lecteur masculin, la salle d'examen est séparée par un paravent pour préserver la pudeur de ces dames ou plutôt celle de ces messieurs qui n'ont surement pas envie de nous voir exposées dans de telles conditions!
Bref
Chéri-doudou m'accompagne donc, chose que je n'avais pas envisagée avant ça, ce qui explique que je lui ait raconté les fois précédents que je trichais à la lecture de la balance quand venait l'heure fatidique de la pesée! J'enlevais allègrement 1, 2, ou 3kg suivant les circonstances et le nombre de cuiller de nutella mensuel. Môssieur s'insurge et prévoit de réveller le pot aux roses au docteur Michèle, mais je le menace de l'abandonner dans la salle d'attente s'il ne me promet pas de n'en rien faire.
Soit, le troll abdique à condition que je ne mente pas cette fois ci. Je suis confiante, j'ai l'impression de ne pas avoir trop abusé ce mois-ci, hé oui j'ai la mémoire courte, la chandeleur datait déjà d'une bonne semaine après tout! Et je promet.
Et je rentre dans le cabinet. Et je salue docteur Michèle. Et on rigole bien tous les trois, on fait de l'esprit en s'échangeant les nouvelles, on commente l'echographie et les echographes, et docteur Michèle nous confirme qu'il y a bien une option obligatoire dans le cursus universitaire qui oblige les futurs diplômés à être particulièrement désagréables lors des examens. Bref, c'est l'euphorie, la grande rigolade.
Et puis je monte sur la balance.
Et puis je ne rigole plus du tout.
Et puis j'hésite, quand même, à trahir ma promesse...
Ah lala fichue moralité! J'abandonne, j'avoue mes 4kg pris ce mois ci! Qui s'ajoutent aux 2 que j'ai cachés la séance précédente...
Docteur Michèle se fige, bredouille, bafouille... "vous avez pris SIX KILOS en QUATRE SEMAINES???"
heeeeu beeeen techniquement heuuuu c'est à direeee...
Elle essaie bien de rester sur le mode détente aimable-rigolade que j'ai instauré habilement en début de séance mais c'est un vrai combat intérieur et qui connaît docteur Michèle comprendra bien de quoi je veux parler. Je trouve néanmoins qu'elle s'en tire admirablement. J'ai hésité à l'en féliciter mais je crois que c'aurait été dépasser les bornes des limites et je ne voudrais pas me fâcher avec ma gygy chérie, mon coach, mon bourreau!
Mon orgueil est trop fort pour que je m'abaisse à avouer en sus que j'ai menti la fois d'avant... tant pis, j'affronterait les foudres du ma gynéco! Elle est craquante quand elle m'engueule!
Mais non elle ne m'engueule pas trop, elle me lâche, navrée, qu'elle va devoir me faire subir le redouté test "o'sullivan" qui consiste à se faire suer une heure au laboratoire d'analyse, à subir deux prise de sang, et à ingurgitet 100ml de sucre pur sous forme liquide. Parraît que c'est terrible!
Jérémie glousse, c'est bien fait pour moi!
Bon l'examen c'est demain, j'espère qu'entre 9 et 10 tu aura une petite pensée pour moi cher lecteur, et que tu rigolera bien...
Et moi je suis intérieurement aux anges en terminant cette séance gynéco. Je me sens bien. Parce que ça me touche d'être chouchoutée par ma gygy et mon chéri, ça me touche qu'ils prennent mes bourrelets au sérieu, ça me touche de les voir unis dans ce combat contre la malbouffe, et je me sens aimée, et j'ai soudain envie de me faire du bien, et de faire du bien à ma cahuète!
Que de chemin parcouru depuis le début de cette grossesse où j'étais encore dans une attitute très négative envers moi même, où je ne voulais rien faire ni rien savoir de ce qu'il se passait à l'intérieur de moi!

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons chez le primeur et achetons fruits et légumes avec la monaie qu'il reste à Jérémie. Je prend des pommes, des fraises, des endives, des champignons et même une mangue. J'ai revu totalement mon alimentation. Je prend plaisir à me préparer une salade ou des endives braisées, j'ai envie de partager ça avec ma famille, mais ils y prennent moins de plaisir que moi! Qu'importe! Je suis bien dans ma bulle et je la couchoute avec de bonnes choses! Ce soir j'ai pensé à des pommes de terre à l'eau et du poisson... j'ai hâte d'y être! Hier soir, vilaine séance macdo, mais je ne culpabilise pas, je me sens confiante, je me sens déjà mieux dans ma tête, dans mon corps. Ma peau est plus belle, je me sens plus légère, plus dynamique, mieux quoi!

Donc voilà le pourquoi du comment de la disgression qui m'a éloignée de mon sujet de départ : la seconde séance de voltige de Cédric!

Si la semaine dernière nous a vu partir puis revenir sous un déluge de neige, un lardon trempé et transi de froid, tétanisé dans le manège, cette fois ci ce n'est pas du tout le cas! Le soleil est de la partie! L'air est frais mais le soleil nous réchauffe, le marché en bas de chez nous est bondé de gens souriant, il y a de la musique dans les rues...
A la descente du bus, la campagne délivre de nouveau ses odeurs, le sol sec craque sous nos pieds, tout est à la fois désolé et présage de renouveau à venir.

Cédric est radieux, il court devant moi, j'ai peine à le suivre...

Nous arrivons au club et les gens nous saluent. Ca n'arrive jamais ici! Peut être que c'est moi qui regarde les gens différemment? D'habitude même les gens dont je connais le visage m'ignorent.
On va directement au box de Camel qui est déjà presque prêt. Cette fois on a évité d'arriver 1/2h en avance, la séance est déjà suffisamment longue! Et Cédric n'est pas d'une grande utilité pour bouchonner le poney, elles sont déjà à 4 dessus!

Hop, c'est déjà l'heure d'y aller! J'ai tout préparé dans le sac à dos de Cédric : son fuseau de gym et ses chaussons de plongeur, attirail recommandé unanimement par toutes les petites voltigeuses! Il a même le pull en polaire qu'elles m'ont conseillé, et que je possédais déjà dans son armoire! Bref! il est fin prêt!

Cédric a un petit moment d'hésitation quand je l'envoie demander à Marina ce qu'il peut faire pour aider (il y a du matériel à transporter) je crois qu'elle l'impressionne. Moi aussi, plus de 20 ans après, elle m'impressionne toujours :D

Aussitôt Marina lui assigne une tâche et moi je m'éclipse. Il suit les plus grandes, porte des tapis, des barres, on ne le laisse pas à la traine mais on ne le prend pas par la main non plus, l'heure est à l'autonomie, mais l'autonomie sans brusquerie, vraiment idéal par rapport aux besoins et capacités actuels de Cédric!

Les plus grandes le prennent en charge, elles sont à l'écoute et adorables, c'est chouette à voir!

Pendant qu'une grande échauffe le poney, les enfants passent aussi à l'échauffement : on saute sur un pied, puis sur l'autre, et puis une série de roulades avant, puis une autre de roulades arrières, suivi de drôles d'exercices où il faut faire le grand écart!
Cédric observe les filles évoluer, puis parlemente avec Marina pour ne pas faire les exercices! C'est qu'il ne sait pas à qui il s'adresse le lardon! Peu lui importe d'ailleurs, quand il a quelque chose à dire, il le dit simplement... Marina lui répond tout aussi simplement et l'envoie au boulot!














Il est évident que Cédricou n'aura pas les performances de ses aînées mais ce n'est certainement pas une excuse pour ne pas essayer et ne pas s'entraîner pour y parvenir un jour! Tout se fait très naturellement, j'aime l'idée que rien ne soit fondamentalement perdu d'avance, qu'on ne prononce pas des phrases telle que "non pas ça Cédric toi tu es trop petit" et qu'on ne le confronte pour autant pas à des choses qu'il est incapable de faire et qui le mettent en situation d'échec. Cédric ayant de son côté cette capacité admirable à s'adapter dans n'importe quel groupe et n'importe quelle situation, j'ai l'impression à le regarder qu'il fait partie de l'équipe depuis des lustres!
Il prend l'entraînement au sérieu malgré qu'il fasse aussi le pitre, mon œil de maman voit bien la différence et l'application qu'il met à faire ses exercices! Il m'a même dit s'être entraîné à la galipette en motricité à l'école en vue de la séance! Effectivement, sa roulade avant est parfaite! :D
Il s'échine à faire le grand écart avec les copines, Marina le traite comme tous les athlètes, lui appuie sur le dos pour étirer les ligaments, répond aux protestations de Cédric, lui explique ce qu'il se passe dans son corps! Je suis étonnée et chamboulée! A un moment donné je croyais voir Ophé ou Noémie à la gym! J'en était toute retournée! Et étrangement pas du tout sur mes gardes ni inquiète!


Après ces étirements en tout genre, l'entrainement se poursuit par un petit footing pour accompagner le poney. J'aime bien cette vision de cette troupe d'enfant courant autour du poney dans un effort commun! Ça me ramène bien des années en arrière quand je regardait avec émerveillement l'entrainement de Babeth. Ça me donne aussi l'occasion de me souvenir à quel point cela m'attirait et m'effrayait en même temps, et je me dit qu'il serait compréhensible que Cédric ait peur aussi...

Et puis c'est le moment de monter à Poney! Cédric n'est pas du tout fatigué! Il a du mal par contre à respecter les consignes comme toujours rester derrière la longeuse et jamais passer devant la longe... Cédric passe allègrement outre la règle d'or et déclare que c'est une "corde à sauter". Nullement impressionné de s'être fait rabrouer, il joue à s'enrouler dans la longe... la longeuse est patiente et Cédric se lasse vite de ne pas réussir à l'énerver!
D'ailleurs c'est à son tour de passer. A nouveau j'apprécie de constater qu'il a sa place à lui à l'entrainement, on ne se contente pas de le faire monter 2 minutes histoire de dire, vu qu'il ne peut pas faire d'exercices "intéressants" et encore moins autonomes, tout le monde prend son travail très au sérieux et il a le droit à autant de temps sinon plus que les autres. La fille qui s'occupe de lui aujourd'hui est vraiment adorable, on surprend d'ailleurs sur les photos leurs regards complices qui m'ont beaucoup touchée! Cédric est sous le charme et n'oppose aucune résistance à se retrouver dans de multiples positions sur un Camel placide à souhait.




















Quand c'est au tour des copines de passer, pas question de s'endormir, on continue les étirements et l'entrainement. Marina s'efforce de faire tenir mon asticot en équilibre! Va falloir travailler ces abdos monsieur Cédric!


Encore un exercice sur Camel au pas, cette fois ci Cédric est tout seul. Il est très concentré et ne montre pas de signes de fatigue... je me demande comment c'est possible ça fait une bonne heure qu'il court dans tous les sens et s'entraine!

Après ça, Marina prend la longe et décide de faire trotter un peu l'arsouille, puis se ravise, demande à une des voltigeuses de monter derrière lui et annonce qu'elle va le faire galoper. J'ai un frisson. C'est exactement dans ces circonstances que je me suis cassé le bras il y a 22 ans! Cédric ne montre pas d'appréhension, ce qui m'étonne car en monte classique il en était venu à appréhender le trot, alors ne parlons pas du galop!

Marina lui demande par trois fois s'il est prêt, sûr d'être prêt. Elle le recentre quand il se disperse et ne semble pas concentré à ce qu'il fait. Elle est d'une vigilance qui m'étonne, on sent la longue expérience des enfants! Dans une pratique sportive comme celle ci, où le cavalier est jeune, monte un animal qui va vite, sans aucune sécurité ni port de casque, rien ne peut être laissé au hasard... et Marina connaît son métier par cœur.
C'est le moment! Camel se soulève et part, Cédric pousse un cri de joie et éclate de rire! Il braille "wouhouuu! Ça fait du vent dans la figure!" Toujours aussi spontané, le rythme du galop ne l'empêche pas de décrire par le menu ses sensations, je ris toute seule en le regardant, je ris pour ne pas pleurer d'émotion...

Et puis Camel s'arrête. Marina félicite chaudement mon Cédric! Elle manifeste sa surprise de le voir aussi à l'aise! Je ne le suis pas moins à le regarder du haut du manège! Mais trêve de compliments, ce n'est pas le moment de se reposer sur ses lauriers et elle lui fait recommencer trois fois son passage de jambe par dessus les arçons : la jambe doit être tendue, Cédric! Je suis étonnée de le voir recommencer jusqu'à ce qu'il y arrive, connaissant le lardon je m'attendais à ce qu'il râle et descende sans attendre son reste... je crois que Marina a su le prendre et le conquérir, et surtout accrocher son intérêt. Pour moi c'est une belle performance d'entraineuse, et c'est ce qui permettra peut être un jour de belles performances de cavalier!