06 décembre 2007

Hommage au lard!

Ce petit article couve dans ma tête depuis trois jours, mais je cherchais sans succès des traces de mon sujet, aujourd'hui disparru ailleurs que dans mon souvenir. J'en serai presque venue à croire qu'il n'avait jamais existé, et pourtant! Tous les meldois se souviendront de cette fresque, sans doute avec l'étonnement de ne l'avoir jamais plus regardée que ça, tellement elle avait fini par se fondre dans le paysage!

J'ai fini par trouver, dans un blog extrêmement riche et intéressant sur l'art urbain de la ville de Meaux (dingue! je pensais pas que quelqu'un se serait penché là dessus!), un article sur cette fresque, avec photos à l'appui, que je vous invite à le lire ici : http://meaux.over-blog.net/article-4149852.html



Ca me parraissait impensable, ça ne m'avait jamais effleuré, qu'on puisse ainsi détruire une oeuvre d'art sans plus de cérémonie, sans égards... il y en a peut être eu pour l'auteur, je ne peut pas croire qu'il n'ait pas été informé de sa destruction, mais pour nous, spectateur ébahis, simple passant, habitant routinier attaché à cette vision onirique qui accompagnait chaque jour nos déplacements!
Rien ne me préparais à cette vision d'horreur, il y a de ça trois jours, quand je partais au travail, presque arrivée à l'arrêt de bus (hé oui cher lecteur, je me met à prendre le bus, oui, moi! après 18 mois d'abstinence!), quand mon regard est tombé... sur un vide déchiqueté, là, au beau milieu du carrefour.

Je sais pas pour toi cher lecteur, mais je trouve de toutes façons toujours douloureux de contempler un immeuble en destruction. On dirait que l'âme de ses occupants est arrachée avec les murs, les bouts de tapisseries qui resent collées dans le vide, les pans à demi éboulés... je n'aime pas cette vision...

Et par delà cette image horrible, il y avait ce bout de mur, qui restait au sol, haut d'à peine 1 mètre je dirais, et qui laissait voir encore le reste de la fresque, la fresque surréaliste peinte par Christian Bousquet (je viens de l'apprendre!), et que j'ai toujours vue sur ce mur depuis que j'habite à Meaux.

Je suis restée tant de fois à la contempler, si riche, si pleine de détails, si déroutante aussi comme le sont souvent les oeuvres surréaliste. Pleine de clichés, d'icônes, et racontant avec sa poésie propre un peu de l'histoire de la ville, beaucoup de la vision du peintre, dans un mélange étudié, un rêve éveillé, qui m'a, depuis enfant, toujours évoqué un mélange de cauchemard et d'espoir. Cette petite lucarne en haut de l'oeuvre, d'où coule une lumière claire, est comme une invitation à laisser sortir ces morceaux d'imagination. Du moins c'est comme ça que je le voyais : une tête pleine d'images, et une petite issue, tout en haut, difficile d'accès mais existante, qui laissait l'espoir de les voir s'envoler au jour.

Le caractère vieillot de ces personnages symboliques, mélangés à la composition "moderne" du surréalisme (qui est tout aussi veillot aujourd'hui!), me laissait penser parfois que c'était peut être l'Histoire elle même, qui essayait de s'échaper par cette lucarne. Tous ces fantômes du passés enfermés dans leur histoire, derrière le socle du temps, derrière la mort elle même, et qui se retrouvaient là pour toujours, prisonniers, oubliés à jamais. Cette petite lucarne, c'était le souvenir, le seul espoir qui leur restait de vivre un peu.
Dans le même temps, la composition très théâtrale, et ces éléments de décors factices, donnent aussi l'idée de la vaste mascarade qu'est la vie, les personnages semblent être les acteurs d'une scène de théâtre où les temps se confondent et se mélangent. Ces souvenirs passés qui se retrouvent pêlle mêlle dans l'Histoire, sont ils condamnés à jamais à rejouer leur propre rôle dans le souvenir des gens?

J'essaie de reporter ici le propos des réflexions d'une petite fille, qui me sont toujours restées, que je n'ai jamais essayé de transformer, d'analyser, de rendre plus juste avec le temps et la maturité. Par la suite, cette fresque est restée comme une amie un peu effrayante, un clin d'oeil familier, ce genre de choses qui ne bougeront jamais, un vestige vivant du souvenir de l'enfant que j'étais. Ce sont mes souvenirs à moi qui s'en vont aussi avec elle.

Alors tu imagine mieux, cher lecteur compatissant devant mes propos décousu, mon effroi ce matin là, quand mon regard est tombé sur ce reste de mur, ce reste de peinture, j'en aurais pleuré! C'est une vision qui aurait dû être préparée, qui n'aurait pas dû rester là, blessure indécente à la vue de tout le monde!

J'ai pensé à mon blog tout de suite, dès que je l'ai vue. Je suis restée à danser d'un pied sur l'autre, partagée entre le besoin de me dépêcher pour ne pas rater mon bus et l'impossiblité de me détacher de cette vision, de la mort d'une histoire qui est aussi la mienne...
J'ai pensé au blog, je me suis dit il faut que je le raconte, il faut que ça vive encore, encore un peu...

Je ne savais pas le nom de cette fresque, je ne l'ai jamais su. Je sais maintenant qui en est l'auteur, et si je le rencontrais je lui demanderait s'il l'a laissée mourrir lui aussi sans cérémonie, ou s'il existe un lieu où l'on peut se receuillir encore sur son existence, comme dans les livres d'art où gisent les tableaux qu'on ne verra plus jamais exposés.

J'avais toujours admiré la hardiesse du peintre à laisser son oeuvre exposée aux quatres vents. Je me demandais si un produit enduisait la peinture pour l'empêcher de s'abîmer. J'espérais que oui, j'espérais que mes arrière petits enfants la verraient aussi. J'étais fière de voir que nul n'osait la souiller. Les quelques tags écrits ici et là n'ont jamais dénaturé l'oeuvre, c'est plutôt comme s'ils l'accompagnaient avec discrétion.

Personne n'a fait l'affront d'apposer des moustaches à la madonne, cette oeuvre a toujours été respectée, je gage qu'elle a été aimée.

Quand je passe le matin devant les vestiges du concessionnaire qui occupait ces murs, je scrute le visage des passants, j'y cherche un effroi commun, une douleur qui unirait tous les habitants de la ville devant cette disparition. Mais je ne croise que l'indifférence. J'ai du mal à comprendre.

Déjà d'écrire tout ça, je sens que je me libère et que je tourne la page. Je n'ai plus besoin de m'accorcher à ce sentiment de peine pour que ce souvenir vive encore. Il est là, bien à l'abri sur le blog, il n'a pas totalement disparru.

04 décembre 2007

Cécric superstar!

Hihi! Je sais pas pourquoi je l'ai fait mais je l'ai fait! J'ai inscrit Cédric à une sorte de casting-concours, pas de quoi fouetter un chat puisque le gagnant verra sa photo sur le site et la newsletter, mais j'avais envie de le faire alors voilà je l'ai fait!

Il se trouve qu'il y a beaucoup de concurrents, mais il se trouve aussi qu'il est déjà 20e grâce aux votes de tous mes amis de forum!!!

Donc je demande maintenant à mes amis lecteurs de blog (mes amiiiiiiiiis!) de me donner un ptit coup de pouce aussi pour faire gagner les 10 places qui le mettront dans le classement à mon lardon d'amour!

Pour cela il vous suffit de voter par le lien ci-dessous, ou bien de me donner votre adresse mail pour que je vous envoie l'invit' qui fera compter votre vote double!

c'est ici : http://www.tao-legrandevenement.com/index.php?ComeFrom=vote&Id=56508

D'avance merci cher lecteur, du fond du coeur!